Le numérique fait-il peur ?
Nous vivons dans un monde hyperconnecté et pourtant nombre d'entreprises françaises n'ont toujours pas de site internet.
Selon une étude du CREDOC (2016), 85 % des Français ont accès à Internet, 74 % y accèdent tous les jours (95 % des 18 - 24 ans) et 60 % des Français ont effectué au moins un achat en ligne en 2016. Mais en parallèle, 27 % des PME ne sont pas visibles sur Internet.
Comment expliquer cet écart entre des consommateurs qui sont très connectés, bien équipés et des entreprises qui tardent à utiliser les nouveaux outils du Web. Les 3 raisons principales citées par les patrons de PME sont le manque de temps, de ressources et d'informations.
Il y a également beaucoup d'idées reçues sur le numérique : précarité du travail, perte d'emplois, dispersion des données personnelles, etc. Mettons plutôt en avant les nouveaux métiers qui apparaissent.
Plutôt que de considérer que le numérique va appauvrir nos emplois, utilisons le pour multiplier les opportunités. L'économie collaborative est un formidable outil pour proposer ses services, ses compétences et ses créations. Plus qu'une révolution technologique, le numérique est une révolution sociétale. Il transforme le travail et les institutions qui le gèrent.
Quelle est la position des candidats à la présidentielle dans ce débat ? Le numérique n'est pas très valorisé dans le discours des politiques : quelques propositions mais pas d'orientation globale. Et pourtant, l'Etat a un rôle majeur à jouer en créant un environnement favorable pour les entrepreneurs.
Pour enfin passer à l'action, voici une lecture très intéressante sur le sujet : Faut-il avoir peur du numérique ? de Nicolas COLIN et Laetitia VITAUD (Armand Colin - Septembre 2016).
Nicolas Colin : Ancien haut fonctionnaire et co-fondateur de The Family, une société d'investissement. Il est l'auteur de nombreux travaux sur le numérique, dont L'Âge de la multitude, Entreprendre et gouverner après la révolution numérique (avec Henri Verdier, Armand Colin, 2015).
Laetitia Vitaud : Après une carrière dans l'enseignement en classes préparatoires et à Sciences Po, elle travaille aujourd'hui dans l'économie numérique, où elle s'est spécialisée sur la question de l'avenir de l'emploi, du travail et des organisations.